vendredi 25 octobre 2013

HENRI MICHAUX - CORPS ET EXPLORATION DE L'ESPACE INTÉRIEUR

Le contact réel et la rencontre concrète avec l'autre culture  entraînent de facto des mouvements, des mutations, des translations de nos sensations intérieures. 

Les textes d'Henri Michaux  aussi bien dans leur parcours depuis le corps entravé jusqu'aux voyages imaginaires, géographiques ou intérieurs - que dans leurs explorations de l'intériorité même de la langue française, nous permet de mieux aborder et de mieux comprendre cette problématique de l'espace intérieur.

Voici quelques textes choisis et commentés par les étudiants de la classe : 



Dans la nuit
            J’aime bien le poème pour l’aspect musical et surtout pour les métaphores qu’Henri Michaux donne. La première chose que j’ai remarqué c’était la musicalité du poème avec les mêmes sons et c’est la chose qui m’a captivé.  Il utilise beaucoup le dernier son du mot « nuit » comme les mots « suis, unis, cri, mugis, gît, fil, lui, envahis, épis » pour donner un son rythmique et donc amusant. A mon avis il donne beaucoup de métaphores en utilisant des mots précis pour décrire la nuit. Par exemple, il utilise les mots « naissance » et « cri » qui donnent une image de bébé et mère ; la mère et aussi la mer. Il utilise les mots « plage partout » et « houle » qui donne une image de la nuit comme la plage. Quand j’ai lu ces expressions, j’ai pensé au ciel de la nuit comme s’il était la mer. Je pense qu’il veut démontrer l’immensité de la nuit. La mer est tellement grande qu’on ne peut pas la voir entièrement. Il donne des images qui suggèrent la grandeur. Par exemple il utilise les mots « fanfare » « roi » et « tout ploie sous lui » pour donner une image de quelque chose royal et puissant. La nuit est si vaste et grande qu’on devient partie d’elle. Michaux donne un exemple quand il dit « je me suis uni à la nuit ». Il a fait partie de la nuit mais en même temps il se sépare d’elle en utilisant les mots « toi » et « lui » qui montrent que la nuit est aussi à l’extérieur de lui. C’est bizarre comme concept. J’aime bien les concepts que Michaux donne sur le corps. Il y a une autre chose que j’ai remarqué. Il décrit la nuit comme féminine et masculine. Il dit que la nuit et belle, comme la plage, comme la mer, et comme une mère, mais à la fin Michaux la décrit comme un roi au lieu d’une reine, et il dit « lui » au lieu de « elle ». C’est intéressant et je pense que cela veut dire que la nature n’a pas un sexe ou un genre comme le corps concret auquel on pense. A mon avis il utilise la nuit comme une représentation de la nature. J’aime bien comment il commence en disant « dans la nuit » et il termine en disant « sous la nuit ». Cela suggère que bien qu’on fasse partie de la nature, en fin de compte la nature et trop puissante et il faut qu’on se soumette à elle. 
Jonathan 




A l'issue de ce temps de travail sur le "corps" des textes et le "corps" de la langue. Les étudiants font un travail d'écriture de lignes rimées à partir des mots qu'ils aiment prononcer... 


Voici la liste des mots préférés du groupe ; une façon de constater le chemin parcouru depuis le début du semestre dans la relation des étudiants avec la langue française : 

    - VALEUR
    - FORMIDABLE
    - ÉCUREUIL
    - SAC-À-DOS
    - BOULEVERSER
    - BOUILLABAISSE
    - VOICI
    - RONRONNER
    - MÉDITERRANÉEN
    - PÉTANQUE
    - BROUILLARD
    - FRAMBOISE
    - FADA

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