Pour ce deuxième grand devoir créatif, les étudiants peuvent choisir entre plusieurs options qui les invitent à une utilisation littéraire et expressive de la langue française.
Ce travail s'appuie particulièrement sur les explications réalisées en classe sur Henri Michaux. Il s'agit de prendre concrètement conscience du rôle de la langue dans son expression intime, intérieure et profonde.
(Comme pour le devoir créatif n°1, le texte proprement créatif sera complété par une analyse précise du projet et de son accomplissement.)
Voici quelques travaux d'étudiants :
proposition de Jared :
Pirouette
Les images de vos visages
viennent en montage
hurlant, souriant, pleine d’une haine
amusante. Et moi, je vie, tournant, dans une
pirouette qui m’enveloppe dans un
sans-arrêt. Cette pirouette, ce que vous me faites,
la grande dette que je vous dois, vos belles lois,
les « au revoir » et tous ces soirs colorés
que j’aperçois chaque fois que vous me touchez –
Ah c’est toi, ta touche me
réveille.
Le rêve se relève et je me sens libre
comme le moment où je quitte le monde
d’un livre et me souviens d’où je viens.
Mais je te ressens et dans les vagues qui
fuient de ton paradis si près et si loin d’ici
je tourne encore. Le corps dedans moi,
mon espoir, ma foi, ma fierté sont tous
jetés ouverts par cette pirouette, la même
mais maintenant, étant éveillée, muette.
Tu m’as – ne me laisse pas
parce que la fin de cette
pirouette serait une faiblesse, un vide, une blessure sans cesse.
Découvrir ma pirouette
Dans le
processus de création de « Pirouette » j’avais deux objectifs
principaux : produire une série plaisante de sons et décrire mon esprit
comme une pirouette. Les poèmes d’Henri Michaux qui ont inspiré mon travail sur
« Pirouette » sont « Dans la nuit », qui, pour moi,
représente la beauté sonore suprême dans la poésie française, et
« Crier », dont l’idée centrale est une action symbolique du poète. De
la même façon que
j’ai écrit beaucoup de ma poésie anglaise j’ai créé « Pirouette » en
choisissant impulsivement des mots et des idées qui me plaisent et puis en les modifiant pour
trouver leur sens plus profond. C’est-à-dire que mon premier objectif, la
beauté sonore, a donné naissance à la réalisation de mon deuxième objectif,
l’expression de ma pirouette interne.
Les
motifs de la sonorité (l’organisation
des sonorités) dans « Pirouette » viennent de l’idée abstraite
sur ma pirouette interne que j’avais avant de commencer d’écrire. Cette idée,
qui est devenue de plus en plus concrète pendant le processus d’écriture du poème,
était que mon esprit est comme une pirouette parce qu’il est déséquilibré et embrouillé
mais en même temps constant et en mouvement. La sonorité du poème doit ainsi
avoir des motifs sonores clairs mais pas précisément calculés comme celui de
« Dans la nuit ». Je vais
expliquer ce type de rythme en utilisant la première phrase de
« Pirouette » : « Les images de vos visages viennent en
montage / hurlant, souriant, pleine d’une haine / amusante ». J’ai inclus
beaucoup de sons répétés dans cette phrase, y compris le son « -age »
d’ « image », « visages » et « montage », le son
« v- » de « vos », « visages » et
« viennent », le son « -ant » de « hurlant »,
« souriant » et « amusante » et le son « -eine »
de « viennent », « pleine » et « haine ». Les
deux éléments de ma pirouette se trouvent dans la sonorité de cette
phrase ; la répétition des sons crée un sentiment de mouvement constant et
l’arbitraire de cette répétition, le manque de transition distincte entre les
sons répétés, produit un sentiment de confusion. Je suis très content que la
création de ce rythme sonore n’exigeait pas de grand effort mais il était
plutôt l’avancement naturel de mots que je sentais dans mon esprit. Cela veut
dire que « Pirouette » est une image véritable de mon esprit et
donc une réussite d’une certaine
façon.
Il y a
beaucoup d’interprétations possibles de « Pirouette », certainement plus
que celles dont je suis conscient. Grâce
aux mots : « Le corps dedans moi, / mon espoir, ma foi, ma
fierté », il est évident que la pirouette elle-même n’est pas physique,
mais métaphorique, une représentation du mouvement et de la confusion inhérente
de l’esprit humain. Les référents des mots « vous » et « tu »
sont par contre ambigus. Mon interprétation du poème est que « vous »
et « tu » se
réfèrent tous les deux au monde physique.
La
première strophe se produit dans un rêve où le rêveur manque naturellement de la capacité à faire des choix. Les
antithèses comme « haine amusante » et « belles lois » et les
expressions qui ne font pas de sens dans le registre littéral comme « une
pirouette qui m’enveloppe » servent à créer le sentiment du rêve.
L’impuissance du narrateur se trouve dans l’usage de « vous » au lieu
de « tu » ; il est inférieur au monde qui semble être matériel.
Dans cette strophe la pirouette est la totalité de l’existence du poète parce
que le monde du rêve est un produit de l’esprit du rêveur. La pirouette est donc
un mouvement interne comme les « vibrations » dans la deuxième
strophe de « Crier » de Michaux.
La
deuxième strophe de « Pirouette » commence avec l’éveil du poète.
L’usage de « tu » remplace tout de suite l’usage de
« vous » parce que le narrateur est encore conscient de sa capacité à faire des choix. La
phrase : « Mais je te ressens et dans les vagues qui / fuient ton
paradis si près et si loin d’ici / je tourne encore » décrit
métaphoriquement le rapport entre l’esprit éveillé et le monde physique. Dans
cette strophe la pirouette est « muette » parce que le monde réel
comprend l’existence auditoire ?
(au moins dans ce cas), ce qui contraste
avec le monde du rêve
où l’esprit est l’origine
des sons.
La
dernière strophe de « Pirouette » est une déclaration d’amour pour le
monde. L’absence de « toi » (c’est-à-dire le monde) et donc de la
pirouette que le monde crée dans l’esprit du poète est la mort qui se présente
comme « une faiblesse, un vide, une blessure qui dure ». Peut-être
que « la faiblesse, le vide, la blessure qui dure » marche mieux mais
je préfère la sonorité de la version actuelle.
On peut
aussi interpréter « Pirouette » comme une expression de l’amour du
poète pour une autre personne. Dans ce cas, son amour est complexe parce qu’il le conçoit différemment
en rêvant, ce que son usage du « vous »
montre. Pendant ces interprétations j’ai évité l’usage de « je » et
j’ai dit « le poète » ou « le narrateur » parce que je n’avais
pas d’idée compréhensive ?
pour le sens du poème quand j’ai commencé à écrire. J’ai fait mes choix
linguistiques en considérant surtout la sonorité des mots et puis j’ai fait mon
interprétation après. J’ai ainsi découvert ma pirouette et j’espère que ceux
qui lisent « Pirouette » découvrent quelque chose de nouveau.
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proposition de Holly :
La Curiochatine
La
Curiochatine est un animal qui habite partout mais qui prospère où il y a l’incertitude :
les jungles, les îles abandonnées, les terres étrangères. Elle aime découvrir des nouvelles choses à voir et à manger, et elle n’a peur de rien. Elle domine quand elle est jeune,
et avec le passage du temps, sa puissance diminue, et son esprit n’est pas si
fort. A la naissance, elle avait une taille plus grande qu’une girafe. Mais quand elle vieillit,
elle devient de plus en plus petite.
La
Curiochatine a des dents et des griffes pointues, et elle saisit tout ce qu’elle peut. Sa langue est rugueuse, et
elle n’a que deux jambes. Ses bras sont forts, et ses mains ont des griffes
comme ses jambes. Elle a des cheveux longs et mous partout sur son corps. Elle
est facilement distraite, parce qu’elle est fascinée par tout.
A
l’intérieur, elle a le cœur qui bat rapidement.
A la naissance, son cerveau est très petit, trop petit pour son corps si
grand, mais jusqu’à la mort, il est grand ; il remplit sa tête presque complètement. Elle
mange tout ce qu’elle peut, et elle aime jouer avec sa nourriture.
La
Curiochatine a le sang chaud, et elle s’inquiète de ceux qui l’entourent.
Quelquefois c’est trop ; ses inquiétudes concernant des autres empêchent son propre développement.
En choisissant de créer un animal imaginaire, c’était un choix difficile
parce que je n’ai pas
suffisamment compris les animaux d’Henri Michaux,
comme « L’Enanglom » et « La Darelette. » J’ai eu des difficultés en trouvant le sens
qu’il voulait nous donner, donc je prends un risque en essayant de créer mon
propre animal imaginaire à la manière de Michaux. Cependant, j’ai aimé lire ces deux œuvres, et
j’ai voulu essayer de m’installer dans les textes pour vraiment faire le lien
entre le texte et ce que Michaux voulait faire.
Michaux a écrit sur la condition humaine dans toutes ses œuvres, mais le message n’est pas toujours facile à
trouver. Dans les œuvres des animaux
imaginaires, on est tenté d’identifier l’animal en utilisant les
caractéristiques physiques qu’il nous donne.
Par exemple, en lisant que la Darelette n’est pas un insecte et elle
piège ses victimes en suçant leur sang,
j’ai pensé immédiatement qu’elle devait être une araignée.
Mais, hélas, cela n’était pas le cas. Le sens est beaucoup plus profond. Les animaux imaginaires que Michaux a créés
représentent un aspect de la condition humaine, et je voulais faire ce qu’il a
fait en faisant mon propre animal imaginaire : La Curiochatine.
Pour commencer, je voulais
choisir une caractéristique spécifique
de tous les hommes. Au début, je voulais
faire la jalousie. On peut sûrement créer une manifestation physique de
la jalousie, parce que c’est une émotion que tout le monde ressent à un moment ou l’autre, et
c’est une émotion qui peut vraiment empêcher un homme de voir clairement ou de sentir d’autres émotions. C’est une chose d’autodestruction. Mais au lieu de choisir une chose si
négative, j’ai décidé d’explorer un aspect plus positif, une chose qui nous
donne l’espoir dans le monde. L’homme
n’est pas parfait, cela est sûr, mais il y a des facettes positives de la condition humaine.
Tous les hommes sont
curieux. La curiosité est naturelle, et
je crois qu’elle est plus
forte dans la jeunesse. L’imagination
d’un enfant est vraiment forte entre l’âge de quatre et six ans, et l’imagination sert à la curiosité et la pensée que tout est possible. Avec l’imagination, il y a vraiment une faim
et un désir de savoir plus, d’apprendre plus, et surtout de découvrir
plus. Je crois que plus un enfant fait
face à la réalité, moins il
devient moins curieux. De temps en temps, surtout avec les
intellectuels, la connaissance du monde aide à augmenter la curiosité. Cela veut
dire que le plus on sait, le plus on veut savoir plus pour faire des connections entre les choses qu’on apprend.
Cela est la situation idéale. Par
contre, quand on perd la curiosité, c’est une chose triste qui diminue la
puissance cognitive. La situation de
l’homme qui démontre ce phénomène est quand il devient satisfait avec sa vie
courante; il fait les mêmes choses tous les jours, parle avec les mêmes
personnes, et rentre chez lui. Il n’a
pas besoin de savoir plus ; la curiosité devient une chose de sa
jeunesse. Ce phénomène là est manifesté dans l’animal que j’ai
inventé, « La Curiochatine. »
Premièrement,
la structure du mot « Curiochatine » est importante. La première partie, « curio, » est
la racine du mot « curiosité. »
Le curio comprend
toutes les choses rares, intrigantes, ou bizarres. Par conséquent, cet animal doit manifester la
curiosité. C’est la raison pour laquelle
j’ai écrit, « La Curiochatine est un animal qui habite partout mais qui prospère
où il y a l’incertitude : les jungles, les îles abandonnées, les terres étrangères. » Ici on doit imaginer ces endroits mystérieux
et être curieux en les illustrant dans l’esprit.
L’homme habite partout dans le monde, mais la curiosité de l’homme peut
se manifester quand on pense l’inconnu.
Il faut avoir une incertitude pour être curieux ; si on sait tout, on n’est pas
curieux. Ensuite, on a la partie
« chat. » C’est une vieille expression que
les chats sont curieux, et parfois cela peut être dangereux pour eux. Cet animal va avoir des caractéristiques des
chats, mais il n’est pas un chat, parce que cet animal ne peut pas exister dans
le monde réel. Je veux que le lecteur
pense qu’il est
un chat au début, et puis voit les autres caractéristiques humaines. Finalement, il y a la partie
« ine » à la fin du nom ; également l’animal est féminin. Esthétiquement, j’aime le son de « La
Curiochatine, » et depuis que j’étais une petite fille, j’ai vu les chats
comme des animaux féminins, même si j’ai toujours eu des chats qui sont mâles. Egalement, la curiosité est un nom
féminin. Au delà de ces raisons, il n’y
a pas de raison profonde pour laquelle j’ai choisi cette dernière partie ;
j’aime comment elle complète le mot.
En
ce qui concerne les caractéristiques de l’esprit de l’animal, on peut voir
immédiatement qu’il est curieux. Elle n’a peur de rien parce que dans sa jeunesse, la curiosité domine. Il n’y a pas de défis qui empêchent la Curiochatine parce qu’elle veut
voir plus ; elle veut découvrir le monde.
Cependant, la curiosité diminue avec le passage du temps. Physiquement,
la Curiochatine est très
grande à la naissance parce qu’elle ne sait rien ; juste qu’elle
existe. Donc la curiosité domine son
esprit, et elle est affamée pour la (de) connaissance (s). Mais quand elle commence à agrandir cognitivement, sa taille physique diminue. Cet aspect
physique n’est pas comme un chat, mais il y en a d’autres.
Elle
a des dents et des griffes pointues comme un chat et une langue rugueuse, mais c’est tout. Ses cheveux longs sont humains, mais à cause
des cheveux partout sur le corps, cela va confondre le lecteur. Egalement, au lieu des quatre jambes d’un chat, elle a deux jambes et deux bras
comme un humain. Elle continue d’être
fascinée par tout ce qu’elle voit. A la
fin de la description, j’ai écrit que le cerveau de la Curiochatine est très
petit par rapport à son corps. Comme
j’ai déjà expliqué, la Curiochatine est grande quand elle est jeune et petite
quand elle est vieille. Le cerveau, par contre, est très petit à la naissance et très grand jusqu'à la mort.
Donc on peut dire qu’il y a une relation inverse entre le corps et le
cerveau. Plus la Curiochatine sait, plus profonde est sa connaissance, plus grand est le cerveau et plus petit est la curiosité (la Curiochatine.) Plus profondément, la Curiochatine a le sang
chaud, comme les humains, et son cœur qui bat rapidement représente son
énergie. Elle prend soin de ceux autour
d’elle, et cela est vraiment un aspect plutôt humain qu’animal. Quand elle
devient trop inquiétée par les
autres, cela peut poser un problème.
proposition de Gwen :
Le Cyfeiliornwr
· Hauteur : 1 – 1.5 ft. (0.3 – 0.4 m.)
· Poids : ça dépend ; en général, 15-20 livres
· Couleur : vert turquoise ; rarement (en fonction
de la région et les environs) bleu du paon ou indigo ; quand il est plus
vieux, son pelage devient blanc
· Durée de
vie : 70 à 80 ans
· Habitat
Naturel : partout
· Prédateurs : dans son esprit, tout le monde ;
mais à la vraie nature, les alligators et la dépression
· Alimentation : tout ce qu’il veut
· Défenses : son intelligence ; si il ne pouvait
pas échapper un prédateur grâce à son intelligence, il pourrait se défendre
avec ses dents tranchants
· Classification : félin omnivore diurne (digitigrade,
autonome)
Il y a une
créature – une créature très mystérieuse, très
insaisissable, très intimidé – qui vagabonde entre les arbres, entre les rues,
entre les bâtiments et les rivières et les collines et les montagnes et les
jardins, à travers de la toundra et du désert. Il est toujours toute seule,
toujours caché dans les ombres avec ses trois yeux rayonnants. Sa fourrure est
irrégulière et épaisse, mais molle comme le peau d’un bébé sous les cheveux
extérieurs. Ses pattes sont silencieuses quand elles pétrissent la terre ;
elles laissent les empreintes peu profondes. Les pas sont très délicats, pour
que les prédateurs ne puissent pas les entendre ; cette créature a un
grand peur des animaux étrangers à-t-elle, qu’ils sont amis ou ennemis.
Ses oreilles sont grandes et longues, avec les petites touffes aux sommets.
Il peut entendre les fréquences du son jusqu’à 25 Hz (juste un peu mieux d’un
humain), et il peut voir jusqu’à vers quatre kilomètres. Il peut courir jusqu’à
30 km/h, mais il préfère rester tranquille jusqu’à un cas d’urgence.
Le cyfeiliornwr est notable à cause de ses trois yeux et ses trois queues.
Il est connu que si le cyfeiliornwr perdait même une queue, il mourrait. Son
troisième œil est toujours ouvert, même quand il dort, et ce fait s’aligne avec
l’hypothèse des zoologistes qui propose que le cyfeiliornwr cherche quelque
chose pendant toute sa vie. Depuis sa naissance, le cyfeiliornwr marche
partout, en cherchant, peut-être, d’un domicile, d’une famille, comme un loup
qui cherche une meute. C’est difficile, néanmoins, parce qu’il a confiance
seulement en les autres cyfeiliornwrs, qui sont trop rares de trouver
normalement. Grâce à ça, le cyfeiliornwr, généralement, meurt tout seul.
Quelques zoologistes disent que la vie d’un cyfeiliornwr, la vie qui consiste
d’une traversée jusqu’à la mort, est une vie sans but, sans le bonheur. On a
proposé que peut-être la créature peut trouver une meute avec les animaux
différents, mais elle doute chaque animal qui ne sont pas exactement comme
elle. Le cyfeiliornwr, il est un xénophobe.
Personne ne connaît exactement comment dire le nom de cette créature. Il y
a une légende qui dit que tous ceux qui peuvent prononcer le nom correctement
devant l’animal individuel deviennent son maître, et la fidélité et l’attirance
de l’animal seront éternelles pour cette personne.
Explication du Cyfeiliornwr
Quand
j’ai essayé de trouver un nom pour mon animal, j’ai pensé, tout d’un coup, de
la langue galloise. Pour moi, cette langue a toujours représenté la magique et
la mythologie ; elle est si complexe, si excentrique, si surnaturel. J’ai
voulu que mon animal symbolise la nature assez complexe et excentrique de
l’humanité ; et moi, j’adore toujours le symbolisme en général !
Alors, le mystère résolu : cyfeiliornwr,
en galloise, est un conjugaison du verbe crwydro,
qui signifie « errer, » ou « aller sans but » – un peu
comme un nomade, un peu comme une créature sans une maison, sans une famille,
sans les obligations. Au début, une vie sans ces attaches terrestres peut
sembler idéale pour l’humain qui veut asserter son indépendance ou son
autonomie. Oui, en effet, le cyfeiliornwr apparaît comme un animal autonome,
grâce au mystère de sa naissance et ses origines concrètes ; vraiment,
l’idée est que le cyfeiliornwr existe déjà – pourquoi doit-on savoir
comment ?
J’ai
donné le cyfeiliornwr cinq poids, comme les cinq doigts de l’humain ; je
l’ai aussi donné la durée de vie et l’alimentation d’un humain normal. Le
cyfeiliornwr est un animal très libre, mais sa liberté est son malédiction – la
liberté pourrait devenir la solitude (émotionnel et littérale) si on n’était
pas prudent. Comme les humains, je crois, le cyfeiliornwr cherche une place où
il peut appartenir ; il cherche les autres avec qu’il peut appartenir, mais il est gêné par sa méfiance, par
sa peur de l’inconnu.
Les
trois queues du cyfeiliornwr représente les trois facettes proverbiaux de
l’humain : le corps, le cœur, et l’esprit (ou, peut-être, l’âme). On ne
peut pas vivre complètement sans chacun des choses, donc j’ai dit que le
cyfeiliornwr ne peut pas survivre
sans eux. Les trois yeux sont aussi symboliques, mais pour la raison différente
– les deux yeux normales, qui ferment quand le cyfeiliornwr dort et qui voit le
monde, représente les vues conscientes, pendant que le troisième, qui est
toujours ouvert, toujours en voyant sans regarder, représente la cherche
subconscient – la cherche pour le sens, pour la réalisation de la vie avant la
mort.
J’ai
fait le cyfeiliornwr une créature chargé avec la prudence – il a peur de tout
qu’est étrange à lui. Je trouve que c’est une facette universelle de la nature
humaine – nous craignons les choses que nous ne comprenons pas, que nous ne
connaissons pas. C’est pourquoi le cyfeiliornwr ne peut pas, normalement,
trouver les choses qu’il cherche pendant toute sa vie – il s’empêche avec ses
peurs. Il est constamment défensif ; constamment il présume que le monde
est contre lui.
L’idée que la créature devient le
compagnon de quelqu’un qui peut prononcer son nom était une métaphore pour la
quête humaine d’être compris, individuellement, par une autre personne.
Les
textes de Michaux étaient notables à cause de leurs lieux avec l’analyse de la
nature humaine entrelacés avec leurs imaginations fantastiques. J’ai essayé
d’émuler ça quand j’ai crée le cyfeiliornwr ; je regrette seulement que je
n’ai pu pas faire plus avec cette mythologie. J’ai essayé aussi d’imiter le
façon de Michaux de raconter les faits sur l’animal avec une tonalité franche
et un peu taquine, comme un observateur direct du monde fou. J’ai adoré le
façon de Michaux – j’espère que j’ai réussi dans mon émulation !